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Calibrage et test d’une méthode non invasive pour le suivi de la biodiversité terrestre de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon

En 2022, le programme TeMeUm a soutenu l’association PIIRESS dans le cadre de son projet Calibrage et test d’une méthode non invasive pour le suivi de la biodiversité terrestre de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon.

L’association PIIRESS (Plateforme Interdisciplinaire et Internationale de Recherche et d’Enseignement Supérieur) a été fondée en janvier 2022 à Saint-Pierre et Miquelon. Son objectif est de développer des activités de recherche scientifique, toutes disciplines confondues, dans le but d’augmenter les connaissances utiles au développement social, économique, culturel et patrimonial de Saint-Pierre-et-Miquelon. Elle accompagne également des universités et organismes de recherche français et internationaux dans leurs recherches scientifiques sur les écosystèmes et sociétés subarctiques.

Dans le cadre de cette étude, PIIRESS s’est intéressée à la présence des pucerons lanigères (Adelges piceae), introduits dans les années 1950 avec l’introduction d’espèces chassables comme le cerf de Virginie. Le puceron lanigère menace l’existence des sapins baumiers sur l’archipel. Une première cartographie de leur présence a été effectuée en 2021 par l’OFB. L’objectif du projet financé par TeMeUm était d’étudier l’impact de ce puceron sur les communautés d’arthropodes épigées et arbustives. Ce travail était mené en collaboration avec les personnes impliquées dans le projet « Les tourbières de Saint-Pierre et Miquelon et leur biodiversité suivie sur le temps long (SPM Bio) », le Laboratoire des Pyrénées et des Landes ainsi que l’Université de Guelph.

Le lieu d’étude a été choisi en fonction de l’absence de cerfs de Virginie, afin d’éviter toute confusion sur les effets observés, et sur des parcelles déjà visitées par l’OFB, facilement accessibles. 

L’association a adapté la méthode de suivi des arthropodes terrestres, mise au point grâce à un financement FRB-OFB (projet DECID’AID 2021), qui permet de suivre la biodiversité et l’impact des herbivores sur les forêts boréales de l’archipel, fragilisées par les changements climatiques. Ainsi, des spécimens ont été collectés sur le terrain avec plusieurs types de pièges : piégeage d’interception (tourbières et forêts boréales), parapluie japonais (strates arbustives) aspirateur buccal (strates arbustives), et pièges Barber. En outre, des prélèvements d’ADN ont été réalisés par  pièges à ADNe et lessivage des feuilles de sapin baumier. Les spécimens collectés ont été conservés dans de l’éthanol à 70. Leur identification a été réalisée par l’étude de leur morphologique, et par des séquençage ADN, en utilisant une base de données existante des séquences ADN des espèces d’arthropodes épigés. Des analyses statistiques ont ensuite été réalisées.

Les résultats de l’étude n’ont révélé aucun changement notable dans la composition des communautés d’arthropodes épigés de la strate arbustive sur l’île, à l’exception des hémiptères, dont le puceron lanigère fait partie. Ces derniers, bien que présents, montrent une diversité réduite en familles et en genres, probablement en raison de l’introduction récente du puceron lanigère, confirmée pour la première fois en 2013.

En conclusion, les hémiptères pourraient être en concurrence entre eux, mais l’arrivée du puceron lanigère n’a pas encore eu d’impact significatif sur les autres arthropodes. Cela pourrait s’expliquer par l’introduction récente du puceron lanigère ou par la dégénérescence des arbres, qui favorise la présence croissante de certains taxons comme les collemboles Orchesellidae ou les diptères Diprinidae. Certaines espèces étaient cependant absentes des échantillons végétaux en présence du puceron lanigère, notamment les diptères Ceratopogonidae et Empididae, ainsi que les coléoptères Leiodidae et Melandryidae. Cela suggère une possible influence de cette espèce sur la dynamique de certaines populations, bien que l’effet ne soit pas statistiquement significatif.

Les résultats doivent donc être interprétés avec prudence. L’association recommande un suivi temporel des îlots et un renouvellement du suivi des placettes pour détecter toute nouvelle infection. Seule une étude à moyen et long terme permettrait d’évaluer l’impact d’Adelges piceae dans cet environnement.

Photos du projets

Le projet en bref

Nom du porteur de projet :
Association PIIRESS
Année de l'AAP :
2022
Date :
-
Zone(s) géographique(s) :
Type d'appel à projets :
Micro-projet
Lieu(x) :

Saint-Pierre-et-Miquelon

Objectif(s) :
Protection et surveillance -
Renforcement des connaissances -
Suivi de populations ou de milieux
Coût total du projet :

15 155 euros

Montant financé :

10 000 euros

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